PLURIACTIFS, PLURIACTIVES

Ce mois-ci, dans la presse, la parole a été donnée aux slasheurs ou slashers. Cet anglicisme vient de slash, la barre oblique qui se mêle aux signes de ponctuation traditionnels pour signifier le cumul de plusieurs métiers / professions / fonctions. Mais qui sont ces travailleurs dont la semaine de travail est ponctuée d’une deuxième, voire d’une troisième activité rémunérée ?

En français, on les nomme pluriactifs et pluriactives. Certaines personnes déclinent leur carrière au pluriel par confort ou par passion ; d’autres conjuguent un emploi principal et une ou plusieurs activités auxiliaires par nécessité - afin de ne pas venir grossir les effectifs des travailleurs pauvres.

L’essor de la plateformisation participe du nombre grandissant de salariés ou d’entrepreneurs ainsi amenés à apprendre la grammaire de nouveaux savoir-faire et savoir-être professionnels, et à manier la concordance de différents temps de travail.

Un cas particulier de pluriactivité est parfois mis en avant, celui des slasheurs-cueilleurs : quelques jours par semaine, ils prennent littéralement la clé des champs pour s’adonner à une activité agricole. Adeptes de la polysémie professionnelle, ils sont dirigeants ou employés de jeunes pousses à la ville, et cultivateurs de jeunes pousses à la campagne… à moins qu’ils n’aient opté pour l’agriculture urbaine.

Dans une économie où le travail à la tâche semble amené à se conjuguer largement au futur, le statut de pluriactif, qui était jusque-là l’exception, pourrait-il devenir la règle ?