Pascale Elbaz est enseignante-chercheuse à l'ISIT (Institut de management et de communication interculturels) et connaît bien le dispositif d'enrichissement de la langue française, qu'elle fait découvrir à ses étudiants dans le cadre de partenariats.
1. Pascale Elbaz, qui êtes-vous et quel est votre parcours ?
Philosophe de formation, et fascinée par les sagesses d’Asie, je me suis intéressée à la pensée indienne, puis à la pensée chinoise. J’ai étudié le chinois classique et le chinois moderne à l’UCSC (Santa Cruz, Californie), puis à Paris VII et obtenu une thèse à l’Inalco en histoire des idées. Ma thèse portait sur la terminologie de l’esthétique chinoise à la fin du XIXe siècle, avant l’arrivée massive des catégories esthétiques occidentales. De là, j’ai été recrutée à l’ISIT en tant qu’enseignante-chercheuse sur des missions d’enseignement (traduction générale chinois-français, terminologie multilingue) et de recherche (Interculturel, Objectifs de Développement Durable, IA & didactique des langues). Je fais partie du projet de recherche European Network On Lexical Innovation (ENEOLI).
2. Quels liens avez-vous avec le dispositif d’enrichissement de la langue française (DELF) ?
Je travaille depuis 4 ans avec Étienne Quillot et l’équipe du DELF sur des projets de recherche appliquée permettant aux étudiants en traduction et en communication de répondre aux besoins réels d’une organisation, tout en étant guidés en interne par un enseignant spécialisé. Les étudiants apprennent beaucoup du dispositif et lui apportent en retour leur savoir-faire en terminologie et leur enthousiasme pour tout ce qui touche aux langues, et particulièrement la langue française. Nos étudiant(e)s ont ainsi contribué à l’élaboration d’un glossaire autour du vocabulaire des jeux olympiques et paralympiques et relayé les activités de la CELF (Commission d’enrichissement de la langue française) : ainsi est né le compte « Quand la langue française s’enrichit », visible sur LinkedIn notamment. Nous poursuivons depuis deux ans sur le lexique de la ville durable (nature en ville, économie circulaire…), avec Cédissia About (lab’URBA), en relation avec le projet SAGA (Sustainable cities and translanguaging) et nous espérons produire un glossaire multilingue de la ville durable.
3. Quel regard portez-vous sur le DELF ? Ses travaux vous sont-ils utiles, à titre professionnel ou personnel ?
Le DELF est un dispositif utile qui renforce en nous la confiance dans la langue française : une langue qui peut tout dire, et qui s’enrichit au fil des transformations techniques et sociales. Je me sers de la base terminologique FranceTerme en cours et encourage mes étudiants à écrire via le site lorsque l’équivalent français d’un mot anglais spécialisé n’existe pas dans la base. Je me sers également des livrets thématiques produits par la DGLFLF, par exemple le Vocabulaire des techniques de l’information et de la Communication (2017) ou les 260 termes pour les négociations environnementales et climatiques (2023). Ces livrets nous plongent dans des univers thématiques en communiquant des informations essentielles et des définitions précises qui peuvent servir de modèle aux futurs traducteurs et communicants.