3 questions à Michèle Antoine

Michèle Antoine est directrice du musée des Arts et Métiers à Paris. Elle a rejoint la Commission d'enrichissement en mai 2024.

 

1. Michèle Antoine, qui êtes-vous et quel est votre rôle au sein du dispositif d’enrichissement de la langue française (DELF) ?

Sociologue des sciences et muséographe de formation, je suis la directrice du musée des Arts et Métiers à Paris, un fabuleux musée technique, conservatoire des innovations d’hier et d’aujourd’hui. Mon parcours professionnel entamé au Québec où j’ai fait mes études, s’est poursuivi en Belgique, mon pays natal, pour se poursuivre en France, où j’ai eu le bonheur de travailler pour Universcience, un des plus grands centres de sciences européens. C’est en raison de ce parcours professionnel international à travers la francophonie que ce printemps, Paul de Sinety, délégué général à la langue française et aux langues de France, m’a fait l’honneur de me proposer de faire partie de la Commission d’enrichissement de la langue française. Avec mes collègues nous examinons et discutons, et le cas échéant transformons les propositions de mots et définition formulées par les commissions thématiques. Après ce premier examen, les propositions passent par le crible de l’Académie française pour revenir ensuite à la Commission pour un deuxième examen.

2. Qu’est-ce qui vous a le plus marquée lors de vos débuts au sein du dispositif ?

J’ai été immédiatement fascinée par la quantité de travail fournie pour ce qui semble ensuite à l’usager extrêmement simple : un mot et sa définition. À savoir le travail de préparation des copieux dossiers documentaires destinés à nourrir notre réflexion et décision, l’investissement des commissions thématiques composées d’experts, et puis le temps que nous mettons à examiner chaque mot, avec soin, sans la moindre impatience. Un moment d’une grande qualité, totalement hors du temps.

3.  Qu’est-ce que le DELF apporte à la médiation scientifique et technique ?

La médiation scientifique et technique exige un travail rigoureux sur le langage qui est utilisé. Sans cesse se pose la question de trouver le mot juste ou la définition précise qui traduisent au mieux le concept scientifique ou le processus technique. Je retrouve ce travail patient et méticuleux dans le dispositif mais en retour ce dernier permet de constituer un corpus extrêmement utile pour les professionnels dans un domaine où la littérature de référence, à la source de nos actions, est largement produite en anglais.