3 questions à Hubert Rodarie

1. Hubert Rodarie, qui êtes-vous et quel est votre rôle au sein du dispositif d’enrichissement de la langue (DELF) ?

Actuellement je suis président de l’Association française des investisseurs institutionnels (Af2i), fonction que j’assume depuis mon départ en 2020 d’un groupe d’assurance, la SMABTP et dont j’étais le directeur général délégué. De formation ingénieur, j’ai eu une carrière en entreprise, en banque sur les marchés financiers, ainsi que pendant trente ans dans l’investissement financier. En mai dernier sur proposition du ministre des Finances j’ai intégré la CELF [Commission d'enrichissement de la langue française]. Praticien de l’analyse macro-économique et financière, je suis très attaché à la précision des termes et à l’identification des concepts ou des réalités qu’ils désignent. Cette précision est à la base de la qualité de toute analyse, pour décrypter les situations et formuler des diagnostics, fonder des décisions et communiquer. La traduction des termes principalement anglo-saxons a été pour moi un constant souci à titre professionnel et personnel. Je suis donc très heureux d’avoir intégré la Commission et d’avoir ce dialogue avec les différents collèges techniques

 

2. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué lors de vos débuts au sein du dispositif ?

Ce qui est le plus frappant est la qualité du travail qui fonde les propositions et les décisions des différents intervenants. Les dossiers sont fournis, précis et argumentés. Quel que soit le sujet, les informations apportées par des spécialistes et des professionnels expérimentés sont exhaustifs et de très grande qualité. De plus la capacité d’écoute, et la courtoisie dont font preuve les différents membres de la Commission venant d’horizons très divers permet sous la houlette du président de prendre des décisions par un consensus remarquable et ainsi de valider des propositions ou refaire travailler un mot ou une définition.

 

3. Qu’est-ce que le DELF peut apporter au secteur de la finance ?

A ce stade je n’ai pas encore participé à une réunion traitant des termes de la finance. Toutefois, il est indispensable pour le bénéfice de nos concitoyens que notre langue digère l’avalanche de mots, d’acronymes qui concourent souvent à masquer des réalités simples. L’acceptation de la finance par le plus grand nombre ne passe pas nécessairement par le formalisme et l’abondance de données ou de caveat mais surtout par la clarté de l’expression. La clarté est préférable à la transparence. Le DELF permettra aux divers intervenants d’avoir ainsi plus d’assurance et d’audace pour dire en français leur métier.