3 questions à Arnaud Richard

1. Arnaud Richard, qui êtes-vous et quel est votre rôle au sein du dispositif d’enrichissement de la langue française (DELF) ?

Je suis professeur de linguistique à l’université de Toulon, directeur du département des lettres et directeur adjoint du laboratoire BABEL. J’ai également une activité bénévole dans le domaine sportif, en tant que président de l’Académie nationale olympique française (ANOF). Au sein du dispositif, je suis le président du groupe d’experts pour le ministère en charge des sports. Je travaille en étroite collaboration avec Daniel Zielinski, haut-fonctionnaire à la langue française et délégué ministériel à la francophonie sportive.

2. Que vous apporte le dispositif à titre personnel ?

Le dispositif me permet de croiser mes deux grandes passions : la linguistique et le sport. Les spécificités de la terminologie apportent une dimension appliquée à la linguistique. J’apprécie de pouvoir regarder chaque sport sous un œil neuf, aux côtés d’expertes et d’experts à la finesse d’analyse remarquable. Les travaux se passent toujours avec passion pour l’ensemble des membres. C’est donc un vrai plaisir que d’échanger dans un tel cadre. J’ajoute que, désormais, je sensibilise mes étudiantes et étudiants au dispositif. Cela me permet d’éprouver des fiches terminologiques en cours d’élaboration avec un jeune public et de voir que les travaux en cours sont en bonne voie.

3. Quel est l’intérêt du DELF dans le domaine sportif ?

Le sport occupe une place très importante dans notre quotidien. Que l’on pratique un sport ou pas, il s’affiche dans nos rues à travers des publicités ou sur les écrans de téléphone ou de télévision dans les journaux d’informations… Dire le sport avec les bons mots est donc fondamental. La France a accueilli les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, mais également bien d’autres grands évènements sportifs internationaux (la Coupe du monde de rugby en 2023, en plus des grandes éditions annuelles du Tour de France cycliste ou du tournoi de Tennis de Roland-Garros). Accueillir des compétitrices et des compétiteurs du monde entier, mais aussi leur entourage et un public international induit souvent d’utiliser l’anglais dans des situations de communication. Cela ne doit pas se faire au détriment de la langue française, qui doit maintenir son dynamisme et pouvoir s’utiliser en suivant le rythme des néologismes et des nouvelles pratiques. Le groupe d’experts en sport suit donc les calendriers des grands évènements et se tourne déjà vers les prochains Jeux olympiques et paralympiques dans l’hexagone, avec les sports d’hiver et les Alpes françaises 2030.