Vocabulaire du nucléaire : des termes en réaction aux anglicismes

Si la question de l’énergie nucléaire est au cœur du débat public et intéresse à ce titre les citoyens, la technicité associée à ce domaine nous le rend souvent opaque. Les experts ont donc œuvré, une fois encore, pour élaborer des termes français et des définitions aussi clairs que possible, imagés ou non. Des enjeux de protection aux considérations techniques, découvrez ce vocabulaire paru au Journal officiel du 2 février 2023.

 

Vous allez pouvoir constater que la grande rigueur et le haut degré de technicité requis dans le secteur du nucléaire ne vont pas sans quelque fantaisie, apportée par des métaphores qui contribuent à nous rendre ces réalités plus accessibles.

Prévenir et protéger

Une série de termes est liée à la sûreté nucléaire.

Le dosimètre, terme déjà publié en 2004 et qui désigne l’instrument permettant d’évaluer ou de mesurer la dose reçue lors d’une exposition à des rayonnements ionisants, se voit complété par le dosimètre passif et le dosimètre actif : si le premier ne propose qu’une lecture différée, le second permet de connaître en temps réel le débit de dose et la dose reçue. Lors de leur utilisation, les dosimètres passifs sont répartis dans une ceinture de criticité, ce qui apporte des renseignements complémentaires en cas d’accident de criticité.

Deux autres termes désignent des réalités vouées à la protection des individus et des équipements :

- l’écran de protection radiologique ou bouclier radiologique (radiation shield),utilisé pour réduire l’exposition des personnes et des matériels aux rayonnements ionisants,

- l’igniteur d’hydrogène, qui permet de prévenir les risques d’explosion.

Au cœur des réacteurs

Quelques termes techniques mais imagés nous permettent de pénétrer plus facilement dans les entrailles des réacteurs à eau sous pression. En effet, la pièce qui permet d’y maintenir solidairement des crayons, et que l’on se figurera assez aisément, est appelée araignée (spider). Elle n’est aucunement venimeuse, bien que ces crayons maintenus ensemble puissent constituer une grappe-poisonmais aussi une grappe-bouchon ou une grappe de commande. Notons que, grâce au mot « grappe », le français permet d’exprimer le concept plus simplement que l’anglais, qui parle respectivement de burnable poison rod assembly, de thimble plug assembly et de control rod assembly.

Il existe également des araignées dites de maintenance (finger walker, maintenance spider), robotisées, utilisées pour réaliser des contrôles ou des réparations à l’intérieur du circuit de refroidissement primaire des réacteurs de puissance.

Enfin, la Commission fait œuvre de néologie en entérinant comme substantif un mot utilisé jusqu’ici comme adjectif : ainsi, dans un réacteur à neutrons rapides, on appellera déprimogène le composant qui permet d’obtenir des températures maximales de gaine aussi homogènes que possible dans le cœur en fonctionnement normal.

 

Telle une réaction en chaîne, la consultation d’un terme peut en amener un autre… Voici donc les autres termes de la liste pour votre complète information !

allumage par choc, allumage rapide, bouchage, chaîne de désintégration, dimensionnement, domaine de conception additionnel, domaine de conception de référence, granulé (de combustible nucléaire), lissage par double polarisation, lissage par dispersion spectrale, recombineur d’hydrogène, stockage direct du combustible usé, système d’aspersion dans l’enceinte, système de confinement.