Verdir son vocabulaire

Le souci croissant pour notre planète, lié notamment à l’épuisement des ressources et au changement climatique, entraîne d’autres changements – politiques, scientifiques ou techniques. Ces mutations se reflètent alors dans la langue, comme en témoignent les nouveaux termes élaborés par les experts de l’environnement, parus au Journal officiel du 5 mai 2024.

 

Les concepts de cette liste ont trait à la prise en compte politique et sociale des questions environnementales, aux réponses scientifiques et techniques face à différents phénomènes, ainsi qu’à la préservation des écosystèmes.

Des actions verdissantes

Le terme verdissement (greening) s’applique lorsque des politiques ou des actions de développement et d’aménagement intègrent des objectifs environnementaux. La progression des métiers verts (green jobs), tels que ceux d’ingénieur écologue ou de technicien de rivière, témoigne de ce verdissement.

Comme leur nom l’indique, les ramasseurs et ramasseuses bénévoles (de déchets) (trashbusters) œuvrent quant à eux sans rémunération, le plus souvent au sein d’une équipe.

 

Des difficultés, des recherches de solutions

Changement climatique, menaces sur la biodiversité, épuisement des ressources… les phénomènes délétères ne manquent pas, qui mobilisent les spécialistes pour les prévenir ou y remédier.

  1. Ainsi, l’appui aux énergies intermittentes (back-up) vise à pallier la discontinuité des énergies renouvelables en recourant à des sources de production d’électricité modulables (centrales nucléaires, barrages hydroélectriques…).
  2. Côté ciel, l’étiologie d’évènements extrêmes ou EEE (extreme event attribution, EEA) étudie les causes d’évènements météorologiques extrêmes, tel que l’emballement thermique (heat burst) – dont la brutalité et la brièveté le distinguent de la vague de chaleur.
  3. Côté montagne, le stockage de la neige (snow farming) permet sa réutilisation d’une saison à l’autre.
  4. Côté mer, le rétablissement du transit (sédimentaire) littoral (by-passing) s’effectue par dragage et transfert ou par suppression d’un obstacle artificiel (une digue, par exemple).

Et, de façon générale, l’on essaie de tendre vers une utilisation raisonnée de la nature, c’est-à-dire vers une régulation de l’usage des ressources naturelles, dans une perspective de développement durable.

 

Protéger les écosystèmes

Pour répondre aux menaces pesant sur la biodiversité et aux changements climatiques, peuvent être mises en place des solutions fondées sur la nature ou SFN (nature-based solution, NBS), et plus précisément sur la préservation des écosystèmes naturels.

On peut avoir recours à la recherche de signature ADN dans l’environnement, notamment pour suivre des espèces rares ou envahissantes, ou étudier la biodiversité des milieux.

Cette biodiversité est permise par ce que l’on nomme la connectivité écologique : lorsque les écosystèmes d’un territoire donné sont reliés entre eux, grâce à des corridors biologiques, le déplacement des espèces qui y vivent et le brassage génétique sont alors possibles.

Enfin, il arrive que les habitats des populations d’une même espèce soient séparés dans l’espace tout en conservant une connectivité écologique : on appelle alors métapopulation l’ensemble de ces populations.

 

Découvrez trois autres termes à relier à l’« écosystème » formé par cette liste : descente d’eaux de surface, remontée d'eaux profondes, pyrogazéification.