Se cultiver, se distraire, s'habiller... en français !

Dans la plupart des foyers, la période de confinement a fait les beaux jours des nouvelles technologies et des produits culturels. Spoiler, EP, chick lit, clickbait... le vocabulaire lié à ces occupations, souvent emprunté à l’anglais, peut se dire en français ! Découvrez les termes de l’édition, des médias et de la mode proposés par les spécialistes de ces domaines et publiés par la Commission d'enrichissement de la langue française au Journal officiel du 23 mai 2020.

 

Parmi les activités à huis clos privilégiées par les Françaises et les Français, arrive en très bonne place le visionnage de séries télévisées (visionnage parfois boulimique, équivalent de binge watching publié en 2017), un succès dont se réjouissent les directeurs et directrices de série (showrunners), qui supervisent l’écriture et la production d’une fiction dont, bien souvent, ils sont également les créateurs.

Pour ne pas compromettre les suspens (terme paru en 2011, en anglais cliffhanger) ponctuant généralement ces programmes, chacun aura pris garde à ne pas divulgâcher (spoiler) l’intrigue d’un épisode ou d’une saison : le terme, plus explicite que son équivalent anglais et qui nous vient des Québecois, dit bien qu’une révélation prématurée (divulgation) peut venir entamer (gâcher) le plaisir du téléspectateur.

Autre grand vainqueur du confinement : l’internet, bien sûr. Attention cependant, lors de vos navigations sur la toile, à ne pas tomber dans des pièges à clics (clickbait) ! Comme leur désignation française l’indique, ces liens hypertextuels aux titres accrocheurs ne visent qu’à berner l’internaute pour augmenter le trafic du site…

Quand certains avaient les yeux rivés sur leurs écrans, d’autres préféraient s’évader en écoutant le dernier minialbum (EP pour extended play) de leur chanteur favori, ou retrouver par procuration leur liberté de mouvement en se plongeant dans une romance urbaine (chick lit), cette littérature qui met en scène avec humour une jeune citadine d’aujourd’hui… qui n’a pas besoin d’attestation pour se balader en ville !

Enfin, si le confinement a favorisé l’essor des occupations ludiques – à l’heure de la société du divertissement, celui-ci gagne même le domaine publicitaire avec le recours à la ludopublicité (advertgaming), il semble aussi nous avoir amenés à repenser nos habitudes de consommation, y compris sur le plan vestimentaire : du fait des difficultés d’approvisionnement rencontrées et de la prise de conscience des enjeux environnementaux, la crise sanitaire remet en question la mode express (fast fashion) au profit d’une mode durable (slow fashion) soucieuse de la qualité et de l’origine du produit, et dont l’appellation fait écho au modèle de développement économique dans lequel elle s’inscrit.

Cette évolution vers une mode plus écologique peut se faire notamment grâce aux techniques innovantes de ce que l'anglais appelle fashion tech : comme dans écotechnologie (clean tech) et technologie civique (civic tech), l'abréviation anglaise tech est explicitée par le substantif « technologie » dans l'équivalent français technologie de la mode ; la Commission entérine également le néologisme de forme technomode, plus court.

Restez à la mode et connectés en consultant sur le site FranceTerme les autres termes publiés le 23 mai 2020, parmi lesquels : démineur, -euse éditorial, -e, hyperaccéléré, ou encore responsable de la promotion en ligne ! Vous y retrouverez également le terme infox, tout juste publié mais déjà connu car il avait fait l’objet d’une recommandation en 2018, et à partir duquel vient d’être élaboré infox vidéo (pour deep fake).

Inconditionnels de Bridget Jones ? Découvrez les débats de la Commission d'enrichissement concernant la traduction du terme chick lit  dans la chronique de la DGLFLF En bons termes, sur le site de RFI !