Nommer en français la tiny house ou le flex office, définir le tiers-lieu… tel fut le travail des experts de l’urbanisme qui ont élaboré cette liste de termes. Parallèlement à l’évolution des technologies, les préoccupations environnementales induisent de nouvelles façons d’investir le territoire ou de l’habiter, et la crise sanitaire a laissé son empreinte dans l’organisation du travail : autant de mutations qui se répercutent dans la langue, et que vous pouvez découvrir grâce aux termes publiés par la Commission d’enrichissement de la langue française au Journal officiel du 29 juin 2024.
Nouvelles techniques et conceptions de l’aménagement du territoire, aménagement de l’espace de vie ou de travail : tels sont les thèmes couverts par ce vocabulaire.
L’aménagement du territoire
On connaissait le BIM (bâti immobilier modélisé, terme publié en 2019), le voici étendu à la ville et au paysage, avec la maquette numérique urbaine ou MNU (city information modeling, CIM) et la maquette numérique de paysage ou MNP (on trouve l’acronyme anglais LIM, pour Landscape information modeling, mais il s’agit d’un nom de marque). Grâce à ces outils, les administrateurs de MNU ou de MNP rassemblent visuellement, sous forme numérique, les données relatives à un espace urbain (quartier, ville, agglomération) ou au paysage d’un territoire.
Les experts entérinent également deux pratiques aussi simples que novatrices en urbanisme :
– l’aménagement empirique des espaces publics, qui tient compte de la pratique spontanée des usagers (à partir des traces de pas sur le sol, par exemple) ;
– l’urbanisme transitoire, qui est généralement participatif.
Un autre terme concerne le bâtiment mais aussi la construction navale, aéronautique et ferroviaire : la déconstruction. Elle est à distinguer de la démolition en cela qu’elle permet de récupérer certains éléments du bâtiment ou de l’ouvrage démantelé.
L’aménagement intérieur, chez soi ou au travail
La tiny house, type d’habitation souvent choisi pour des motifs économiques et écologiques, reçoit l’appellation officielle de minimaison (ou micromaison).
Côté vie professionnelle, la conception d’espace (de travail) (office space planning) propose un agencement tenant compte du mode d’organisation du travail et de la répartition des fonctions.
Le concepteur ou la conceptrice d’espace de travail (office space planner) peut par exemple être à l’origine d’un (plateau de) bureau flexible (flex desk, flex office), un espace généralement peu cloisonné et équipé de mobiliers et d’équipements non personnalisés, facilitant le partage de bureau.
Ni logement, ni lieu de travail, le tiers-lieu est ainsi nommé parce qu’il emprunte cependant à l’un son confort et sa convivialité, à l’autre ses équipements. Bien que le terme soit largement entré dans l’usage, les experts ont jugé utile de définir cet espace qui poursuit généralement un objectif de lien social, de l’atelier collaboratif au jardin partagé en passant par le garage solidaire.
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