Quelques termes pour comprendre nos maux

Les progrès de la recherche médicale et l’évolution des techniques qui en découlent favorisent l’apparition de nouveaux termes, dans un domaine qui nous concerne tous. Grâce à laliste du vocabulaire de la santépubliée par la Commission d’enrichissement de la langue française au Journal officiel du 16 décembre 2020, ce sont 10 nouveaux termes qui nous permettent de mieux appréhender les questions sanitaires et sociales contemporaines.

Plusieurs termes témoignent de la place de plus en plus grande que prennent les nouvelles technologies, notamment dans les pratiques médicales. Ainsi, l’échelle de maturité technologique ou EMT (technology readiness level scale, TRLS, TRL scale) pourra être utilisée pour évaluer le niveau de maturité technologique ou NMT (technology readiness level, TRL)d’un projet ou d’une innovation dans le domaine de la santé.

Un exemple de pratique novatrice dans le champ de la médecine est la radiothérapie (en conditions) stéréotaxique(s) (stereotactic radiotherapy) qui permet de cibler avec précision le volume à irradier. Il s’agit souvent d’une radiothérapie hypofractionnée (hypofractionated radiotherapy), c’est-à-dire d’une radiothérapie en nombre réduit de séances, qui vise à augmenter l’efficacité de la radiothérapie, sans aggravation des effets indésirables.

Du côté de la recherche clinique et épidémiologique, le lexique s’enrichit de l’étude autocomparative (self-controlled case series study, SCCS, self-controlled study) – qui est à distinguer de l’étude croisée (cross-over design, cross-over study, cross-over trial).

D’une grande actualité comme en témoigne le Plan France Médecine Génomique 2025, le terme médecine génomique (genomic medicine) fait écho à l’ensemble des progrès réalisés dans la connaissance du génome humain, que révèlent déjà de nombreux termes (banque génomique, réécriture génomique, pharmacogénomique...).

Complémentaire de « génome », le terme exposome rappelle que notre état physiologique dépend aussi des facteurs environnementaux auxquels nous sommes exposés, et pas seulement de déterminants génétiques.

Dans le champ de la santé mentale, le terme rétablissement (recovery) est porteur d’espoir, celui d’une possible vie sociale en dépit de symptômes résiduels.

Malheureusement, tous les nouveaux termes ne viennent pas signer un progrès : le néologisme gynophobie (gynophobia) en est un parfait exemple. Forgé avec l’élément « phobie », qui peut désigner non seulement une peur mais aussi une attitude de rejet ou d’hostilité (comme dans homophobie ou xénophobie), ce néologisme est à distinguer de la misogynie en cela qu’il inclut aussi la possibilité de violence physique ou morale.

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