Si elle n’oublie pas les ressources de la nature et les solutions mises en place pour la protéger, cette nouvelle liste de termes témoigne surtout de fortes préoccupations concernant notre planète. Découvrez le vocabulaire élaboré par les experts de l’environnement et du développement durable, et publié au Journal officiel du 16 juillet 2021.
Plusieurs termes intéressent tout d’abord les zones maritimes. Commençons par un aspect positif : les mers sont pourvoyeuses d’énergie, notamment grâce à la houlomotricité (wave-induced motion) et à la géothermie marine ; quand celle-ci est utilisée pour le chauffage et le refroidissement des bâtiments, on parle alors de thalassothermie. Autre effet de la houle marine (ou des crues de cours d’eau), l’alluvionnement qui, étant l’inverse d’une dégradation, est également appelé aggradation (alluviation, aggradation).
Une série de termes décrit ensuite l’érosion du littoral. Le trait de côte (coast line), qui marque la séparation entre la terre et la mer, évolue en fonction de facteurs climatiques ou anthropiques. L’élévation du niveau de la mer, principalement due au changement climatique, peut ainsi engendrer une compression côtière (coastal squeeze).
Afin de limiter les effets de l’érosion, on procède à des réalimentations de plage (beach nourishment), grâce à du sable, du gravier ou des galets prélevés ailleurs, qui est à distinguer du remodelage de plage ou reprofilage de plage (beach scraping), pour lequel le prélèvement se fait en bas de cette même plage.
Enfin, la Commission a retenu le terme continent de plastique (garbage patch, plastic soup), qui reflète mieux la vastitude de cette étendue de déchets flottants (majoritairement des microplastiques) que la traduction littérale de l’anglais « soupe de plastique ».
Cette dernière image d’une nature hautement polluée nous entraîne vers une autre série de concepts, relevant d’une vision pessimiste de l’état et de l’évolution de la planète. La théorie de l’effondrement prévoit ainsi une disparition des populations végétales et animales, voire des écosystèmes, entraînant un effondrement de la civilisation. La collapsologie, terme dont l’étymologie latine évoque un effondrement, désigne une spéculation prospective, à partir de données chiffrées, autour de cette disparition plus ou moins proche de la civilisation industrielle. Enfin, le catastrophisme, à entendre dans un sens bien distinct de celui revêtu par la théorie scientifique du même nom au XIXe siècle, reflète une attitude moins fataliste que les deux termes précédents puisqu’il désigne un ensemble de comportements amenant à prendre des mesures pour éviter la survenue de catastrophes considérées comme inéluctables, ou pour s’y préparer.
Preuve que le vocabulaire français de l’environnement n’est pas près de s’éroder, cinq autres termes de la liste sont à découvrir dans FranceTerme : boue rouge, empreinte écologique, empreinte en eau, empreinte en matières premières, recyclerie.