Le français au coeur des questions nucléaires

Porté par des débats économiques, politiques et écologiques, le vocabulaire du nucléaire a encore de beaux jours devant lui. Afin de permettre de traiter ces questions en français, les experts du domaine ont élaboré une nouvelle liste qui comporte 37 notions. Découvrez ce lexique paru au Journal officiel du 5 septembre 2021.

Bien que l’ingénierie nucléaire semble souvent obscure aux néophytes, le domaine regorge de termes imagés et parlants pour tout un chacun, et cette liste ne déroge pas à la règle. La Commission entérine ainsi la jupe (de protection) (en anglais protective skirt), mise en place autour d’un emballage de transport de matières radioactives lors des opérations de chargement ou de déchargement. Le crayonnage (pellet insertion) consiste quant à lui à introduire des pastilles de combustible dans une gaine cylindrique afin de constituer un crayon. On imagine également assez aisément la forme d’un bouteillon, même sans savoir qu’il est utilisé pour le conditionnement et la manutention de matières radioactives peu irradiantes, ou celle d’un bras de transfert (fixed arm transfer machine), dont on ne s’étonnera pas qu’il permette les déplacements verticaux et horizontaux d’éléments lors de manutentions au sein d’un réacteur. À côté des métaphores visuelles, la terminologie puise aussi dans l’évocation sonore avec le terme choucage ou chouquage (chugging), inspiré d’une onomatopée rappelant le bruit du phénomène désigné.

Une partie de la liste est consacrée aux différents types de réacteurs. Parmi les réacteurs à fission (nuclear fission reactor), destinés à produire et à maîtriser des réactions de fission en chaîne, on trouve notamment le réacteur UNGG (réacteur à uranium naturel, graphite et gaz, natural uranium graphite gas reactor) et les réacteurs d’irradiation (irradiation reactor). Les réacteurs conçus pour produire de l’énergie destinée à un usage domestique ou industriel sont appelés réacteurs de puissance (nuclear power reactor). On parle également de réacteurs de recherche (research reactor) et de réacteurs expérimentaux (experimental reactor). Ces derniers sont aussi appelés parfois réacteurs de démonstration et permettent d’étudier la faisabilité, l’exploitabilité et la sûreté d’un concept de réacteur. Enfin, on nommera en toute logique épreuve de l’enceinte d’un réacteur le test visant à vérifier que le taux de fuite et les déformations de l’enceinte de confinement d’un réacteur nucléaire sont acceptables au regard du référentiel de sûreté.

Car le vocabulaire lié à la sûreté nucléaire n’est pas oublié dans cette liste. Y sont en effet désignés différents types de colis de déchets radioactifs (radioactive waste package, waste package) : le colis primaire (primary radioactive waste package), tel qu’il est élaboré par l’installation qui est à l’origine des déchets ; le colis d’entreposage (storage waste package) destiné à être placé, en l’état, dans un lieu d’entreposage ; et le colis de stockage (disposal waste package) qui se retrouvera quant à lui dans une installation de stockage. Et dans certaines situations d’accident grave, c’est le dispositif d’éventage-filtration qui permet une mise à l’air maîtrisée de l’enceinte de confinement, assortie d’un piégeage des particules radioactives grâce au préfiltre d’éventage et au filtre à sable qui composent le dispositif.

 

Certains termes de la liste ont été eux aussi filtrés, mais vous pouvez les consulter sans risque sur FranceTerme : béton lourd, blocage de déchets radioactifs, centrifugation gazeuse, chauffage alpha, crise d’ébullition, détecteur d’hydrogène, diffusion gazeuse, enrobage de déchets radioactifs, flux thermique critique, gaine revêtue, inventaire dispersable, lissage optique, pastillage, queusot (de combustible mox), queusotage, rapport de flux thermique critique, séparation isotopique.