La culture sous toutes ses formes, mais en français

Cancel culture, face swap, haters… ces anglicismes de plus en plus présents dans nos conversations ou sur nos écrans ont désormais des équivalents français ! En effet, le groupe d’experts de la culture et des médias, présidé par Alice Develey, journaliste au Figaro, a élaboré une liste de termes relevant de secteurs variés, de l'art à l'audiovisuel en passant par l'édition et la mode, sans oublier la communication… Découvrez ce nouveau vocabulaire publié par la Commission d'enrichissement au Journal officiel du 9 juillet 2021.

Certains se souviennent sans doute des « livres dont vous êtes le héros » de leur enfance : à l'heure des jeux d'évasion (escape game),ils ont été revisités sur le même principe et ont donné ainsi naissance aux livres-jeux d’évasion (escape book).

D’autres préféreront peut-être s’évader différemment, par exemple en allant découvrir une exposition personnelle / individuelle (solo show) ou une exposition collective (group show)– des termes si transparents qu’ils se passeraient presque de définition –, tandis que les férus de mode guetteront désormais les ventes-capsules surprises ou ventes surprises, plutôt que les drops,de leur marque préférée.

Généralement, la surprise est de mise également pour les amateurs de jeu vidéo lorsqu’ils achètent ce fameux élément contenant un ou plusieurs objets virtuels (arme, vie supplémentaire, bonus de temps…) : le coffre-surprise (lootbox).

Toujours sur les écrans : les adeptes des réseaux sociaux qui ont l'habitude de raconter leur journée, ou même de faire la promotion de produits ou de services, dans des vidéos éphémères de format très court, pourront désormais dire en français qu'ils publient des microrécits (story). Autre possibilité souvent offerte par les applications de ces réseaux, la substitution de visage (face swap); mais, si ce procédé amuse souvent petits et grands, il peut également être utilisé à des fins de manipulation dans des infox vidéo.

Manipulation là encore, dans la sphère de la communication, avec la contrefaçon (de mouvement) d’opinion (astroturfing) qui, à l’aide de faux sondages, de fausses identités, ou encore de faux commentaires sur la toile, fait croire à l’existence d’un mouvement d’opinion.

Ceux que l'on peut désormais appeler en français les haineurs sévissent eux aussi sur la toile et en particulier dans les réseaux sociaux. Ce terme, dont la consonance rappellera aisément les haters, apparaît comme un néologisme mais il est emprunté au moyen français. Le suffixe -eur souligne bien une démarche active, d'incitation à la haine. Autre avantage du terme français, il permet de préciser si l'internaute fauteur de haine est un homme ou une femme puisque l'on dispose, avec cet équivalent, du féminin haineuse.

Enfin, la Commission entérine le terme (culture de l’) effacement en lieu et place de l'anglais cancel culture. Le mot « culture » est ici à entendre dans le même sens que dans « culture du secret », par exemple, et n'est pas sans faire référence à un ensemble de valeurs et de pratiques partagées par ces personnes qui s’efforcent d'effacer de l’espace public ou de la mémoire collective des personnalités ou des œuvres, comme si elles n'avaient jamais existé.

Aucune énigme à résoudre pour vous échapper de ce texte ! Il vous suffit de cliquer sur les trois derniers termes et vous accéderez à FranceTerme où vous découvrirez leur définition : guide-hôte ou guide bénévole, relance et stratège (de la diffusion) publicitaire.