Jeu sérieux, enseignement parallèle, humanités numériques ; l'école et l'université innovent : notre vocabulaire s'enrichit - septembre 2019

Les cursus universitaires proposent de nouveaux champs de recherche et d’enseignement, au croisement de l’informatique et des lettres, des arts, des sciences humaines et des sciences sociales : les humanités numériques (en anglais digital humanities). Elles visent à produire et à partager des savoirs, des méthodes et de nouveaux objets de connaissance à partir d’un corpus de données numériques. Le terme d’« humanités » est à prendre dans son sens large, bien au-delà des traditionnelles lettres classiques grecques et latines, un sens que nous partageons avec l’ensemble des pays de langue romane.

Également très en vogue, dans l’enseignement et la recherche, comme dans l’industrie, la démarche inspirée du design (en anglais design thinking),que l’on rencontre aussi sous la forme abrégée démarche design, est une manière d’aborder un problème ou de concevoir un objet, qui conjugue l’analyse des besoins des usagers, la mise en œuvre de compétences techniques et une approche créative. Dans les années 1980, Robert McKim et Rolf Faste, deux professeurs de l’université de Stanford, ont posé les bases de ce concept qui s’étend aujourd’hui à toutes les sphères professionnelles. Le terme « design » est un emprunt lexicalisé, entré dans les dictionnaires de langue courante depuis longtemps.

Les démarches pédagogiques ou mercatiques qui utilisent des ressorts ludiques se multiplient. Aussi bien à l’école que dans l’entreprise, on parle de ludification (gamification en anglais) et on pratique le jeu sérieux (serious game) et le jeu d’évasion (escape game).

Véhiculé sous le terme anglais de shadow education, l’ enseignement parallèle est en plein essor. Ce système d’enseignement payant, dispensé hors de l’institution scolaire ou universitaire doit être distingué du « soutien scolaire », qui vise à aider ponctuellement des élèves et n’est pas toujours apporté à titre onéreux.

Par ailleurs, le développement des capacités numériques a suscité de nouvelles pratiques dans la recherche et la publication scientifiques : on parle aujourd’hui de publication de données (data paper) et de revue de données (data journal).

Enfin, on disait déjà « doctorant » et « doctorante », on peut dire aujourd’hui mastérant et mastérante lorsqu’on est inscrit dans une formation conduisant au diplôme national de master.