Du bio dans le gaz - mai 2018

La réussite de la transition énergétique passe aujourd’hui, en partie, par la production d’électricité d’origine renouvelable, c’est-à-dire provenant de sources naturelles qui ne s’épuisent pas, comme l’éolien, le solaire, l’hydraulique, la géothermie et la biomasse. La bioénergie provient soit directement de la biomasse (c’est-à-dire de matières organiques d’origine végétale), soit de biocombustibles (paru au JO le 22 juillet 2007), de biocarburants ou de biogaz tirés de la biomasse.

Le développement récent de la production de bioénergie permet une valorisation énergétique des déchets (paru au JO le 1er février 2011), contribue à la baisse du réchauffement climatique (en diminuant l’émission de gaz à effets de serre) et offre de nouvelles sources de revenus.

De nombreux termes sont formés à partir du préfixe bio-, du grec bios qui veut dire« vie ». Si certains termes comme « biographie » sont bien formés et bien compris par tous, la langue courante emploie aussi de façon non scientifique le terme « biologique », abrégé en « bio », dans le sens d’écologique, de naturel : on parle couramment d’ « agriculture bio », et de « produits bio », pour des produits naturels, cultivés ou fabriqués sans substances chimiques artificielles. Si le préfixe bio- sert généralement à désigner ce qui a rapport à la vie ou aux organismes vivants, il peut prendre le sens d’« accepté par le vivant » – comme dans le terme « biomatériau » –, et ne désigne pas uniquement ce qui est caractérisé par la vie. Ainsi un agent « biologique » est une substance « qui a des effets sur l’être vivant » et une « arme biologique » désigne une arme « constituée par des organismes vivants » (virus, bactéries). Lorsqu’il entre dans la composition du terme « biodégradable » (paru au JO le 22 décembre 2016), le préfixe bio- prend le sens de « qui se décompose en éléments divers sous l’action d’organismes vivants (bactéries, etc.) ». De même que dans l’adjectif « biosourcé » (paru au JO le 22 décembre 2016) il indique que le produit ou le matériau qu’il caractérise est entièrement ou partiellement fabriqué à partir de matières d'origine biologique et dans les termes biogaz, biométhane et bioénergie il indique que ces éléments proviennent de matières organiques d’origine biologique.

Le biogaz doit être distingué du gaz naturel ou du gaz de synthèse produit par méthanation : c’est un mélange gazeux contenant essentiellement du méthane et du dioxyde de carbone. La production du biogaz génère à son tour une famille de mots à partir de la racine latine digestio qui a donné digerere : le biogaz est produit par digestion anaérobie, c’est-à-dire par fermentation en l’absence d’air, à partir de boues de stations d’épuration, ainsi que de déchets agricoles et urbains. La digestion anaérobie se produit naturellement au fond de certains lacs ou est réalisée dans un réacteur appelé digesteur ; la matière résiduaire organique qui subsiste après la digestion anaérobie est appelée digestat. Le digestat peut être traité pour être utilisé comme amendement ou engrais. On parle aussi de codigestion anaérobie pour un mélange de biomasse de différentes natures (produits de culture agricole ou résidus végétaux).

Lorsque le biogaz est épuré de façon à conserver principalement le méthane, on l’appelle biométhane. La dernière étape de la digestion anaérobie, produisant le biogaz à l’origine de ce biométhane, est ainsi appelée méthanisation. Produit à faible débit, en provenance notamment d’une station d’épuration, d’une exploitation agricole ou d’un site de stockage de déchets organiques, le biométhane peut être injecté dans le réseau de transport et de distribution de gaz naturel.

Voir les termes :

bioénergie
biogaz
biométhane
biométhane pour véhicules
centrale à biomasse
codigestion anaérobie, codigestion
digestat
digesteur
digestion anaérobie
électricité d’origine renouvelable, électricité renouvelable
méthanation
méthanisation
potentiel méthanogène de biomasse, potentiel méthanogène