Aménagement, habitat, mobilité : quand la ville s’acclimate

Les questions climatiques et énergétiques constituent désormais des enjeux majeurs de l’aménagement du territoire, donnant naissance à des innovations techniques et à de nouvelles pratiques (mobilité, habitat...). Ces phénomènes se répercutent nécessairement dans la langue, avec l’apparition de concepts qu’il convient de nommer et de définir précisément. Les spécialistes de l’urbanisme se sont donc penchés sur neuf nouveaux concepts de la transition climatique et énergétique en ville, publiés au Journal officiel du 22 avril 2023.

 

Les termes de cette liste, dont certains n’ont pas de dénomination étrangère en usage, concernent essentiellement les énergies d’origine renouvelable et les nouvelles façons d’occuper la ville – du point de vue de la circulation comme des habitations.

 

Exploiter les ressources naturelles

Les spécialistes définissent tout d’abord plusieurs réalités consistant à exploiter la ressource solaire ou à se protéger de sa chaleur.

On devinera aisément à quoi correspond un cadastre solaire : ses données permettent de cartographier pour une zone donnée le potentiel de production d’énergie solaire des toits des bâtiments, et donc d’identifier les endroits les plus appropriés pour la pose de panneaux photovoltaïques.

Quant à l’ombrière photovoltaïque, elle a pour double fonction de procurer de l’ombre et de produire de l’énergie électrique, aussi bien en milieu urbain que rural.

Dans les bâtiments, on vise autant que possible le rafraîchissement passif (passive cooling), c’est-à-dire la limitation de la température par des dispositifs qui ne consomment pas d’énergie. Le toit réfléchissant (cool roof, reflective roof), par exemple, contribue au rafraîchissement passif. Cette propriété lui est conférée par un revêtement de couleur claire, qui lui vaut également le nom de toit blanc (white roof).

Et lorsque le soleil fait place aux précipitations, les structures réservoirs, qui équipent par exemple des voies de circulation ou des parcs de stationnement, sont là pour recueillir puis restituer ces eaux pluviales.

 

De nouvelles façons d’habiter et de circuler

Les experts se sont attachés à définir deux nouvelles conceptions de l’habitat, parfois désignées par les anglicismes coliving et cohousing.

Dans l’habitat partagé (coliving), les occupants des logements partagent l’usage d’espaces collectifs de vie et de travail, et l’accès à des services.

Dans l’habitat participatif (cohousing), les futurs habitants s’organisent pour concevoir, créer puis gérer collectivement la combinaison d’espaces privatifs et d’espaces communs. L’adjectif « participatif » permet de souligner que, plus que d’un lieu, il s’agit d’un mode d’habitation, fondé sur la volonté des occupants.

 

Enfin, dans le domaine de la mobilité durable, on peut désormais parler d’échange entre véhicules et réseau électrique ou VRE (vehicle-to-grid, V2G) pour désigner le système de transfert bidirectionnel d’énergie entre les batteries de véhicules électriques en stationnement et le réseau électrique desservant un bâtiment ou un quartier : les batteries permettent à la fois de stocker l’électricité et de la restituer en cas de forte sollicitation du réseau.

Et la vélorue (local street bikeway) est aménagée de façon à privilégier la circulation des vélos, sans leur être exclusivement destinée (comme c’est le cas de la véloroute).

 

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