Ce cinquième mois de l’année met en lumière le travail des sixième et septième arts, couturières et levers de rideau ici, tapis rouge et doublures là. Théâtre et cinéma, qui filaient un mauvais coton lorsque la pandémie tissait sa toile il y a quatre ans, célèbrent donc des artistes et des techniciens qui ont brillamment tiré leur épingle du jeu.
Certains professionnels, pourtant méritants, restent dans l’ombre : câblistes, cadreurs et perchistes ont filé doux sous les ordres des réalisateurs, tandis que cintriers, peintres de caches, répétiteurs et ripeurs œuvraient pour que le résultat ne fasse pas un pli. Les figurants ont eux aussi donné le meilleur d’eux-mêmes en espérant avoir l’étoffe d’une vedette invitée.
Mais les projecteurs restent braqués sur les planches – davantage celles foulées par les comédiens que celles dessinées par les scénarimagistes, qui traduisent en images des scénarios que l'on préfère hauts en couleur que cousus de fil blanc.
L'enjeu de ces évènements, à Paris et sur la Croisette, est notamment de découvrir quels sélectionnés – qui pour un seul en scène, qui pour un film biographique – battront les autres à plates coutures... à moins que leur succès ne tienne qu'à un fil. Le festival cannois est aussi l'occasion, pour le public qui n'a pas assisté aux avant-premières ou aux projections corporatives, d'examiner de nouvelles œuvres sous toutes les coutures. Dans tous les cas on évitera bien sûr le divulgâchage... Motus et bouche cousue !