EXPOSOME ET MIGRATION CLIMATIQUE

Objet de recherche scientifique d’actualité, le concept d’exposome s’intéresse notamment aux conséquences des facteurs environnementaux (non génétiques) sur la santé d’un individu. 

Illustrons-le en prenant le cas d’un paysan souffrant de graves problèmes respiratoires, qui vit dans une zone particulièrement exposée à la pollution chimique. Cet homme asthmatique ne peut plus cultiver ses champs et faire vivre sa famille. La seule solution pour lui est d'abandonner ses terres pour aller vivre dans une autre région moins dangereuse pour sa santé, peut-être même dans un autre pays.

Ce paysan à la recherche d'une terre plus accueillante sera-t-il un « réfugié climatique », un « migrant climatique » ou un « migrant environnemental » ? Ne retenons pas, prudemment, l’appellation « réfugié », statut que la Convention des Nations unies de 1951 réserve aux personnes fuyant les persécutions. Mais considérons cet homme comme un migrant climatique (et donc, plus généralement, comme un migrant environnemental).

À l’inverse, un migrant environnemental n’est pas toujours un migrant climatique : la surexploitation des sols alors rendus impropres à l’agriculture, comme aux États-Unis dans les années 1930, des tremblements de terre à répétition comme en Sicile, ou encore la déforestation extrême comme à Chaudun dans les Hautes-Alpes à la fin du XIXe siècle** ont précipité sur les routes d’innombrables migrants environnementaux, sans que le climat ou le changement climatique soit en cause.

Quels que soient les lieux et les époques, le lien entre santé et environnement reste en tout cas dans l’air du temps…

** Source : Pour mémoire Hors série n°23 – Réfugiés environnementaux – Printemps 2018