3 questions à Julie Makri-Morel

1. Julie Makri-Morel, qui êtes-vous et quel est votre rôle au sein du dispositif d’enrichissement de la langue française (DELF) ?

Maître de conférences en linguistique française et espagnole à l’Université Lumière Lyon II, j’interviens au sein du Département de Langues Étrangères Appliquées et effectue mes travaux de recherches au Centre de Recherche en Linguistique Appliquée (CeRLA), laboratoire partenaire du Dispositif depuis 2004. C’est dans le cadre de cette collaboration que je participe (depuis 2013) et coordonne (depuis 2017) les travaux d’expertise documentaire, linguistique et terminologique que le CeRLA fournit aux différents groupes d’experts ou à la Commission d’enrichissement. Une dizaine de membres du laboratoire concourent au bon fonctionnement de ce partenariat, à la fois pour la réalisation des dossiers terminologiques mais aussi pour la participation du CeRLA aux réunions du Dispositif.

2. Quelle place occupe la terminologie dans vos activités professionnelles ?

La terminologie fait partie intégrante de mes activités d’enseignement et de recherche. Cette discipline (et la lexicologie de façon plus générale) est au cœur de mes réflexions sur l’évolution du lexique, qu’il s’agisse d’aspects purement linguistiques, épistémologiques ou de linguistique appliquée. Je m’intéresse plus spécifiquement à la néologie lexicale et la néonymie afin de comprendre les divers processus qui sous-tendent l’évolution des langues. Mes travaux sont en grande partie basés sur l’étude des nombreux procédés de création lexicale. Sur le plan pédagogique, j’enseigne cette discipline aux étudiants de Master qui se spécialisent en linguistique appliquée, et j’intègre aussi volontiers des éléments de terminologie/lexicologie dans les enseignements dispensés aux étudiants de licence (cette branche de la linguistique étant un outil souvent peu exploité dans l’apprentissage des langues étrangères).

3. Qu’est-ce qui vous a le plus marquée au début de votre collaboration avec le dispositif ?

Au-delà de la rigueur de son fonctionnement et de la qualité et la complémentarité de ses acteurs, collaborer avec le Dispositif m’a fait prendre conscience des enjeux culturels mais aussi politiques, idéologiques voire économiques, tant nationaux qu’internationaux, liés à la préservation des langues. Je suis intimement convaincue que si nos pensées façonnent notre être, les mots façonnent notre monde. Dans le cadre de politiques linguistiques concernant l’évolution et l’enrichissement des langues, le DELF représente ainsi un outil puissant permettant de veiller au maintien et à la diversité du français, à la préservation et à la diffusion de la culture et des valeurs que nous souhaitons collectivement porter.