1. Giovanni Tallarico, qui êtes-vous et quels sont vos liens avec le dispositif d’enrichissement de la langue française (DELF) ?
Je suis professeur associé à l’Université de Vérone, où j’enseigne la linguistique française. Je coordonne l’Action COST ENEOLI (www.eneoli.eu), un réseau international sur l’innovation lexicale auquel participent également des membres de la DGLFLF. Mes recherches portent principalement sur la néologie, la lexicographie bilingue et la traduction. Depuis plusieurs années, j’étudie la manière dont les néologismes émergent et circulent en français, notamment dans les domaines du tourisme et du sport.
Mon intérêt pour le DELF est à la fois scientifique et pédagogique : j’analyse le rôle qu’il joue dans la vitalité du lexique contemporain, et je l’utilise comme ressource de référence dans mes enseignements sur la néologie et la terminologie, où j’aborde les questions de politique linguistique et de planification terminologique.
2. Quels sont les principaux atouts du dispositif d’enrichissement, selon vous ? Qu’est-ce qui pourrait être amélioré ?
Le DELF offre un cadre exemplaire pour observer le dynamisme entre créativité linguistique et normalisation institutionnelle. Le dispositif constitue une réussite remarquable à plusieurs égards : il valorise la capacité du français à nommer le monde contemporain, il associe des experts issus de disciplines diverses et rend accessibles au grand public des propositions terminologiques fondées sur une réflexion collective. La publication en ligne via FranceTerme favorise une diffusion rapide des termes nouveaux, bien que parfois les anglicismes se diffusent encore plus rapidement, surtout dans les domaines fortement médiatisés. Peut-être conviendrait-il de renforcer encore le lien entre ce travail institutionnel et les milieux universitaires ou associatifs qui observent la néologie « en action », afin de mieux documenter la réception des propositions et d’enrichir la réflexion sur leurs usages effectifs.
3. Utilisez-vous FranceTerme dans le cadre de vos activités professionnelles ?
Oui, très régulièrement. C’est pour moi un outil précieux, à la fois pour la recherche et pour la formation. Dans mes cours, j’invite les étudiants à comparer les termes recommandés en français avec leurs équivalents, afin de comprendre les enjeux de la dynamique lexicale. Dans mes travaux de recherche, FranceTerme me sert de base pour analyser les relations entre les termes, leurs modes de formation et leurs croisements interdisciplinaires.

