ESSAIS CLINIQUES

Retrouvez cette chronique en audio et en intégralité dans l'émission "De vive(s) voix" présentée par Pascal Paradou sur RFI.

Avec la crise sanitaire et son lot de polémiques, nous sommes devenus très savants dans le domaine des essais cliniques contrôlés, et de la médecine fondée sur des données probantes. Un essai clinique contrôlé, ça permet de comparer un groupe de personnes avec un groupe témoin : on tire au sort la constitution des groupes, on administre un traitement en double aveugle (ni le médecin, ni le patient ne savent qui a pris quel traitement) et on arrive à des données, donc, probantes.

Dans ces essais cliniques, les chercheurs sont à la recherche du gold standard - c’est du langage professionnel, du jargon de médecins. On parle en français de référence standard, c’est une méthode ou un examen dont la fiabilité permet d’en faire un étalon. Alors pour limiter les biais, qui sont vraiment l’ennemi dans les essais, on corse les essais cliniques.

Maintenant on arrive même à faire des études croisées, ou essais croisés, en anglais cross-over study : on compare, pour chaque membre d’un groupe de personnes, plusieurs traitements administrés successivement dans un ordre tiré au sort pour chacun.

Si l’utilisation d’un placebo est une technique bien connue dans le domaine des essais cliniques, on peut également mesurer l’effet nocebo (certains parlent aussi d’« effet placebo inversé ») : c’est la réaction indésirable qui est imputée par un patient à un traitement, bien que cette réaction soit sans rapport avec les propriétés établies de ce dernier. Placebo vient du latin, c’est la 1re personne du singulier du futur du verbe placere : « je plairai ». De la même manière, nocebo vient du verbe nocere, nuire : « je nuirai ». La recherche médicale gagne du terrain… sans perdre son latin !