CYBERMONNAIE

Si jadis les chercheurs d’or se précipitaient vers les cours d’eau, à l’ère des actifs numériques c’est vers le cours du bitcoin et d’autres cybermonnaies que se tournent les regards des orpailleurs modernes.

La ruée vers l’or numérique voit remisées les pelles et les batées du XIXe siècle, les nouveaux mineurs s’armant de matériel informatique pour faire apparaître les cyberjetons, comme autant de pépites.

Et si la validation de bloc peut être attestée par une preuve de travail, cette besogne est moins physique que celle que requérait le travail des blocs rocheux… Mais les forcenés de l’algorithme doivent prendre garde au minage pirate susceptible d’extraire des jetons à leurs frais, aux détourneurs de cybermonnaie (les bandits de grand chemin de la toile) ainsi qu’au cours fluctuant de ces monnaies. Tout ce qui brille en Bourse n’est pas hors de danger...

Note : Pourquoi préfèrera-t-on parler de « cybermonnaie» plutôt que de « cryptomonnaie » ?

Les techniques cryptologiques ne sont pas réservées aux jetons : les billets de banque contiennent des signes invisibles au public, les systèmes de paiement électroniques utilisent également des procédés cryptographiques. Le caractère crypté ne distingue donc pas les actifs numériques tels que le bitcoin des autres types de monnaie.

En revanche, le préfixe « cyber- », employé couramment depuis les années 1990 pour désigner ce qui relève du numérique, permet de souligner la spécificité de ces monnaies qui n’ont pas d’existence en dehors du réseau qui en gère les droits de propriété : en dehors du cyberespace, ces jetons ne sont plus valides comme monnaies.

Autant de raisons qui ont amené la Commission d’enrichissement de la langue française à recommander cybermonnaie et à déconseiller « cryptomonnaie ».