L'impressionnisme

L'impressionnisme en peintureL’impressionnisme constitue sans doute le mouvement pictural le plus populaire de l’histoire de la peinture. Il semble en effet, par la vivacité de ses couleurs et la simplicité de ses sujets, particulièrement accessible. Pourtant, c’est un mouvement complexe, tant du point de vue historique que du point de vue de ses ambitions formelles. Il est d’autant plus difficile à cerner qu’il rassemble des artistes aux personnalités fortes, parfois antagonistes, qui développent des styles si différents que l’on peut parfois trouver excessif de leur imposer une étiquette commune.Vous avez dit « impressionnisme » ?Le mot impressionnisme est né d’une boutade d’Eugène Leroy, un journaliste chargé du compte rendu de la première exposition impressionniste dans Le Charivari, un journal satirique. Il reprend le titre d’un des tableaux envoyés par Monet Impression, soleil levant (1872, Paris, musée Marmottan). Le peintre, conscient de l’aspect allusif de son style, l’a justifié en affirmant la transposition de sa vision, ou de son impression, plus importante que l’était la fidélité illusionniste au sujet. Monet revendique ainsi la primauté de son regard.L’impressionnisme se définit aussi par l’affirmation de ses procédés picturaux (touche, traces, empâtements, toile non enduite en réserve parfois...) qui choque encore les partisans d’une peinture lisse, finie, léchée. C’est précisément ce qu’analyse Mallarmé, lorsqu’il se réjouit de voir Manet et ses amis renoncer à “voiler l’origine de cet art fait d’onguents et de couleurs” (1874).Ainsi, à l’existence du sujet, à la force du tempérament de l’artiste, s’ajoute la valeur essentielle du médium peinture lui-même. La réalité représentéeAinsi que l’écrit Zola, les peintres impressionnistes sont des “peintres qui peignent la réalité” et ce qui les rassemble, c’est le goût unanimement partagé pour la représentation de leur temps. Exceptés Degas et Cézanne qui conservent une inclination pour les sujets littéraires, bibliques ou classiques, tous s’intéressent dès leurs débuts au monde qui les entoure. Ils suivent, dans leur exploration du quotidien, le chemin tracé par Courbet puis par Manet et dont le critique Baudelaire avait fait l’enjeu de la peinture moderne.En 1846, il avait déjà invité les artistes à peindre leur époque qui “n’est pas moins féconde que les anciennes en motifs sublimes, on peut affirmer que puisque tous les peuples ont eu leur beauté, nous avons inévitablement la nôtre.” Si le regard des impressionnistes s’affranchit, à partir de la fin des années 1880, des stricts enjeux du réalisme, ceux-ci dominent leur production artistique de 1874 à 1886. C’est durant ces douze années qu’ils rendent compte d’une époque qui subit des mutations profondes : industrialisation, urbanisation, mutations sociales, avènement des loisirs.. Voir le commentaire du musée d'Orsay sur le tableau de Claude Monet La gare Saint-LazareVoir l'expo du Musée du Luxembourg sur Paul Durand-Ruel « Le pari de l'impressionnisme Manet, Monet, Renoir »