Les jeux de société

L'univers des jeux fait apparaître pour celui qui les recherche, des noms souvent oubliés comme ceux-ci : Biribi, brelan, brusquembille, cavagnole, chouette, comète, dames à la polonaise, hoc, hombre, loto-dauphin, nain jaune ou lindor, pharaon, piquet, quadrille, renard et poules, reversis, tarot, trente-et-quarante, trictrac, whist et antiwhist, etc..S'il est vrai comme l'affirme Aristote, que l'homme est dans « l'impossibilité d'être à la peine continuellement », il ne saurait exister de société humaine où le jeu n'ait sa place.Dans cette histoire universelle des jeux, le Moyen Âge et l'Ancien Régime constituent, en Europe du moins, une période clé qui voit l'essor de jeux nouveaux promis à un bel avenir : jeux de cartes qu'on a pu dire, au XVIIe siècle aussi innombrables que les étoiles du ciel ou le sable de la mer, jeu de l'oie, loteries, jeux nouveaux régis par des règles que précisent des traités constamment réédités.Ils consacrent un extraordinaire engouement qui affecte toutes les classe de la société. Jeux de hasard et jeux d'argent acquièrent progressivement une place économique importante et cristallisent peu à peu toutes les contradictions de la société d'Ancien Régime, entre fascination et répulsion, contrôle et répression.Leur succès même contribue à la réactivation d'un intarissable débat qui oppose adversaires et partisans du jeu. Œuvre du diable pour les hommes d'Eglise qui y voient une source dangereuse de remise en cause de l'ordre divin, objet de méfiance pour les moralistes, inutile perte de temps considérée au mieux comme « un mal nécessaire » par les philosophes, le jeu n'est réhabilité que très progressivement comme exercice d'une pensée libre ou par le biais de « divertissements pédagogiques ».Et pourtant, pendant que les philosophes débattent et que les moralistes s'indignent, les hommes jouent bien sûr !Découvrez la visite virtuelle de la BnF : Jeux de princes - jeux de vilains