Le football

C’est à un groupe de français visionnaires, des fonctionnaires d’une association de football présidés par Jules Rimet l’innovateur, qu’est attribuée l’idée originelle de réunir les plus grandes nations du ballon rond pour se disputer le titre de champions du monde.Aucun événement sportif au monde ne captive l’intérêt du public autant que la Coupe du Monde de la FIFA (Fédération Internationale de Football Association). Depuis sa première édition, accueillie par l’Uruguay en 1930, l’événement phare de la FIFA n’a cessé de voir s’accroître sa popularité et son prestige.Depuis 1930, les 16 épreuves n’ont consacré que sept pays différents, ce qui n’a pas empêché la Coupe du Monde d’être riche en rebondissements. L’histoire du football s’est écrite chemin faisant : la victoire des Etats-Unis sur l’Angleterre en 1950, le succès de la Corée du Nord sur l’Italie en 1966, l’émergence du Cameroun dans les années 1980, confirmée par leur triomphe sur l’Argentine, tenante du titre, en lever de rideau de l’édition 1990…Aujourd’hui, le public est entièrement sous le charme de la Coupe du Monde. France 98 a été regardée par quelque 37 milliards de téléspectateurs (en audience cumulée), dont environ 1,3 milliard pour la seule finale. Dans les stades de l’Hexagone, les 64 matches de la Coupe du Monde ont été suivis par plus de 2,7 millions de spectateurs.Après toutes ces années, marquées par moult changements, l’attrait de la Coupe du Monde de la FIFA demeure le même - le trophée en or étincelant, l’incarnation du rêve de tout footballeur.D'où vient la popularité du football ?La popularité du football, parmi les autres sports, tient largement aux propriétés spécifiques de ce jeu.On a suggéré, enquêtes et entretiens à l'appui, que le football condense une vision cohérente du monde contemporain qui est, sans doute, au principe de son immense popularité. Comme les autres sports, il exalte le mérite des vedettes, la performance, la compétition entre égaux ; par là même, il affiche avec éclat que, dans nos sociétés, idéalement au moins, « n'importe qui peut devenir quelqu'un », que les statuts ne s'acquièrent pas à la naissance mais se conquièrent au fil de l'existence (il est, au demeurant, profondément symptomatique que le sport se soit développé à deux moments de l'histoire où se lèvent les principes d'égalité et de démocratie, dans la Grèce antique et dans l'Angleterre des XVIIIe et XIXe siècles).Le football valorise aussi le travail d'équipe, la solidarité, la division des tâches entre joueurs, la planification collective, à l'image du monde industriel dont il est historiquement le produit, mais il souligne également le rôle, pour parvenir au succès, de la chance, de la tricherie, d'une justice, celle de l'arbitre, plus ou moins discutable. Le match symbolise ainsi les ressorts contradictoires de la réussite individuelle et collective dans le monde contemporain.Accédez à la revue "terrain" (revue d'ethnologie centrée sur l'Europe) Numéro 25 "De quoi parlent les sports ?"