Les arts de la marionnette

Marionnettes, théâtres d’ombres, de papier, théâtres d’objets… Universels ou presque, multiples et métissés, exigeants et inventifs, profondément reliés aux questionnements de l’homme sur sa condition, en ce début de 21e siècle les arts de la marionnette sont encore bien vivants et ne cessent de se renouveler.Un mot sur l’origine du nom marionnette. En français, le mot apparaît au Moyen-âge. Il dérive du prénom Marie et signifie Petite Marie. Au 15e siècle, il désigne diverses représentations de la Vierge Marie dont de petites statues destinées à la dévotion. Au 16e siècle, le terme se distingue progressivement pour n’avoir plus que le sens profane de “poupées théâtrales”. Ainsi, dans son traité « De subtilitate », Jérôme Cardan, astrologue et scientifique Italien, évoque en 1550, des statuettes de bois animées.Trois décennies plus tard, le terme s’emploie de façon certaine pour désigner un spectacle. En 1584, dans son ouvrage relatant les propos de table de ses convives auxquels il imposait un thème par soirée, Guillaume Bouchet évoque les personnages de Tabary, Jean des Vignes et Franc à tripe que l’on trouvait toujours aux « badineries, bateleries et marionnettes ».Si en français le terme est commun aux diverses techniques de manipulation, d’autres langues européennes l’utilisent essentiellement pour désigner les marionnettes à fils : marionette en anglais, marionnette en Allemand, marioneta en espagnol, marionetta en italien. Le terme générique s’apparente alors davantage à notre mot poupée : puppet en anglais, puppe en allemand et pupi en italien.La marionnette souffre, dans l’inconscient collectif, de poncifs solidement ancrés : un art folklorique, voire ringard... un art enfantin, voire infantile... un art mineur, où tout est au rabais : décors, comédiens... !Cette perception, très occidentale, fait l’impasse sur la richesse culturelle, sociale et artistique de la marionnette. Car la marionnette est empreinte des paradoxes qui font les grandes réalisations humaines : ses héros sont vecteurs d’identité, de revendications sociales, de luttes politiques. Le contexte sacré, lui confère une dimension spirituelle. Ses capacités plastiques lui donnent une puissance d’évocation scénique sans pareil.Populaire et aristocratique, commune et avant-gardiste, profane et sacrée, elle peut tout dire du monde entier (Europe, Asie, Afrique, Océanie) et des hommes… jusqu’à incarner leurs quêtes existentielles.Voir le site du musée des Marionnettes du monde à Lyon (Gadagne musées)Accédez au Portail des Arts de la MarionnetteVisitez le site du festival de marionnettes de Charleville-Mézières