« Wayang » viendrait de termes qui signifient “ombre”, “ancêtre” ou encore “esprit”.Wayang fait référence à la fois à l’objet marionnette, au spectacle qui la met en scène, et à l’événement social complet que constitue la performance.Il existe de nombreux types de wayang, distingués selon les supports utilisés (marionnettes à tiges sculptées dans le bois - “golek” - , silhouettes d’ombres en cuir - “kulit”, figures en herbes tressées - “suket” - , masques - “topeng” -, acteurs non masqués - “orang” - , peintures - “beber”), selon le répertoire et l’origine géographique...Les originesLe wayang golek dérive du wayang kulit javanais, théâtre d’ombres qui a adopté le répertoire des épopées du Mahâbhârata et du Râmâyana, apporté dans le cadre d’échanges commerciaux intenses avec l’Inde dès le Ier siècle. Aujourd’hui, le wayang kulit domine à Java Centre, Java Est et Bali.Le wayang golek quant à lui est une pratique née dans un contexte islamisé, voire islamisant (fin du XVe siècle) et dans une période de contact intense avec les Européens (Portugais et Hollandais) qui deviendront plus tard des colonisateurs au début du XIXe siècle. Le wayang golek est très populaire en pays sundanais, à l’Ouest de Java, mais on en trouve aussi sur la côte Nord de l’île et au centre.Des troupes familiales, un artiste polyvalentC’est un seul et même marionnettiste, appelé dalang, qui manipule toutes les marionnettes, leur prête voix, narre l’histoire, chante et récite des invocations ou des morceaux poétiques dans une performance qui mêle marionnettes, musique, danse, arts martiaux… Il dirige également les musiciens qui l’accompagnent sur un instrument collectif, le gamelan. Une ou plusieurs chanteuses (sinden) et un chanteur (alok) participent également.Un véritable phénomène de sociétéEn pays sundanais, une performance de wayang golek dure de 7 à 8 heures, de 20h à 3h ou 4h du matin. Il s’agit d’un événement festif, autour duquel se rassemble souvent un petit marché où les spectateurs pourront se restaurer ou faire des achats divers.Le public est parfaitement connaisseur et sait apprécier la performance de chacun des dalang, et attend avec une impatience particulière le moment où surgissent les panakawan (bouffons). A tel point que le personnage de Cepot, le bouffon au visage rouge popularisé par le dalang Asep Sunandar Sunarya, est devenu un des emblèmes de la culture sundanaise.Une occasion exceptionnelle : voir du wayang golek à Charleville-MézièresLe prochain Festival Mondial de Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières va programmer du 21 au 23 septembre 2017 trois soirées exceptionnelles de wayang golek en accès libre.La troupe Putra Giri Harja 3, originaire de Sunda, viendra présenter trois spectacles d’une durée de 5 heures chacun, sur la place Ducale où tous sont conviés à venir vivre un grand moment épique et virtuose, plein d’humour, et à se laisser hypnotiser par la musique du gamelan.Plus d’informations sur les spectacles : http://www.festival-marionnette.com/fr/prog2017Pour en savoir plus, un dossier thématique en ligne C’est l’occasion pour le Portail des Arts de la Marionnette de produire des fiches de présentation des différents personnages de ces répertoires, et de mettre en avant les collections de wayang golek :du Musée de l’Ardenne et de l’Institut International de la Marionnette.On trouve également dans le moteur Collections, les collections de golek du musée du Quai Branly, du musée de Grenoble dans la base Joconde...Voir le dossier complet sur le PAMLe prochain Festival Mondial de Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières va programmer du 21 au 23 septembre 2017 trois soirées exceptionnelles de wayang golek en accès libre, marionnettes à tiges dont les représentations constituent encore aujourd’hui un véritable phénomène de société en Indonésie.
