Les jolies colonies de vacances

L’objectif est « d’éloigner pour un temps les jeunes écoliers de l’air peu sain de nos agglomérations et de développer chez eux le goût de la nature par le spectacle changeant que celle-ci offre chaque jour à leurs yeux émerveillés » (Municipalité de Montreuil-sur-Seine, 1919)Leur premier essorLa colonie de vacances est née avec le mouvement de la villégiature moderne postindustrielle : elle apporte, loin de la ville, un dépaysement et un nouveau contact régénérateur avec la nature. La colonie de vacances n’est pas directement un programme d’architecture mais d’abord un mouvement migratoire et temporaire de « placement » des enfants hors des villes. La colonie est à la croisée de programmes à vocation hygiénique, pédagogique et sportive. Les constructions nouvelles n'ont jamais dépassé 10 % du corpus des bâtiments employés à l'usage de colonie, mais constituent un vivier d'architectures remarquables et innovantes, dont quelques unités sont déjà protégées au titre des monuments historiques.Leur évolutionLa diversification des offres de loisirs et la multiplication des temps de loisirs, le retour des vacances familiales et la baisse des aides financières pour ces vacances collectives, entraînent une accélération de la disparition des colonies. Depuis les années 1970, plus de 30 % des colonies de vacances ont disparu. Aujourd'hui, l'évolution des formules de vacances est telle que le centre de vacances ne fait plus référence à un équipement ni à un bâtiment, mais plutôt à une prestation offerte à une famille par une institution sous le contrôle de l'État.Leur avenirIl est urgent de porter un nouveau regard sur le patrimoine des centres de vacances, qui ont échappé jusqu’à ce jour au mouvement d’élargissement de la notion de patrimoine. Le patrimoine immobilier des colonies de vacances est étroitement lié au patrimoine éducatif, lieu d’expérimentation privilégié des méthodes pédagogiques. Le patrimoine des centres de vacances participe à la lutte contre l'exclusion et à l'offre diversifiée de loisirs et de vacances pour les jeunes. Le centre de vacances reste un facteur de développement économique, intégré à l'aménagement du territoire, notamment dans le secteur rural et les régions de montagne.A voir aussi : Les colonies de vacances en France, quelle architecture ?