Jean-Jacques Rousseau

Voilà trois-cents ans que Jean-Jacques Rousseau divise l’opinion.Éloges ou critiques, il n’a pas cessé de provoquer des réactions passionnées à l’image de la radicalité de sa pensée. Quel que soit le point de vue, il est incontestable que le philosophe, qui était aussi écrivain et musicien, fut, au-delà des contradictions dont on lui a fait reproche, une figure majeure du Siècle des lumières. Aujourd’hui que les polémiques ont laissé place à l’analyse, on peut constater que ses critiques de la société de son temps, ses réflexions en matière de droit, de politique ou d’éducation trouvent un écho dans notre actualité.Sa pensée embrasse des domaines variés : critique sociale, théorie politique, morale, théologie, autobiographie ; elle s’exprime dans de nombreux genres : discours, roman, théâtre, traité philosophique, confessions, sans oublier la composition musicale.La réflexion sur la liberté constitue l’unité de cette œuvre singulière et complexe : liberté originelle de l’homme à l’état de nature, liberté du solitaire abîmé dans la rêverie, liberté politique fondée sur le contrat. Quel que soit l’aspect considéré, il s’agit toujours de mettre au jour la liberté, de lutter contre ce qui en nie l’existence et en empêche la compréhension. Rousseau a montré le lien étroit qui unit égalité et liberté. Il est, par sa sensibilité vive, son amour de la solitude et de la nature, un précurseur du romantisme ; il est aussi un remarquable théoricien de la république.Rousseau demeure toutefois une figure singulière et paradoxale. Philosophe des Lumières, il est incompris de ses pairs et hostile à des thématiques centrales à son époque. Il s’oppose à l’idée de progrès, méprise l’histoire, condamne le cosmopolitisme. Sa pensée présente elle-même de nombreux paradoxes : éloge de la solitude et du sens civique, éloge de la nature originelle et des vertus civilisatrices de la société du contrat.Voir aussiMusée Jean-Jacques Rousseau à MontmorencyDossier, réseau Canopé