Auguste Rodin

Le grand point est d’être ému, d’aimer, d’espérer, de frémir, de vivre: être homme avant d’être artiste. Auguste Rodin"Dans sa jeunesse, Rodin fait son entrée dans le milieu de la sculpture comme ouvrier payé à l'heure chez des entrepreneurs d'ornements.Remarqué pour sa prodigieuse habileté, Rodin travaille dans l'atelier de Carrier-Belleuse, qui produit de nombreuses ornementations de qualité, pour les décors architecturaux de grands chantiers tels que l'Opéra Garnier, l'hôtel de la Païva sur les Champs-Élysées, ou le théâtre des Gobelins.Plus tard, il réalise sa première grande œuvre reconnue, l'Āge d'airain (l'on est en 1877). Sa statue donne une telle impression de vie, qu'on l'accuse d'avoir fait un moulage sur un modèle vivant. Ce succès retentissant au parfum de scandale amorce sa fortune et ses 40 ans de carrière. Les commandes officielles abondent et Rodin devient portraitiste mondain.Au salon de 1881 son Saint-Jean-Baptiste emporte de nombreuses adhésions, il est plus grand que nature pour prouver définitivement qu'il n'a pas recours au moulage.Dès lors, on prend toute la mesure de son œuvre et de son style, Rodin influence la sculpture par l’expressivité des formes, des sentiments, de la sensualité et du soin apporté à restituer l'émotion par l'expression donnée à des parties du corps comme les mains, les pieds, etc.Il participe à l'invention d'un style en développant de nouvelles techniques de sculpture comme l’assemblage, la démultiplication ou la fragmentation, en totale contradiction avec l’académisme d'alors.La grande ambition des sculpteurs de son temps étant d'obtenir des commandes de monuments, ce vœu de Rodin se concrétise en 1895 par la mise en place des Bourgeois de Calais. Dans cette représentation des Bourgeois, Rodin insiste sur le mouvement, l’expression de la douleur, la torsion des corps et les outrages de l’épreuve que viennent de traverser les personnages. Il révèle ainsi leur humanité. Il désacralise la figure du héros.Une œuvre anthologique occupe Rodin de 1880 à sa mort, il s'agit de la Porte de l'enfer qui devait au départ devenir la porte monumentale d'un musée des Arts décoratifs, lequel ne vit jamais le jour. Il nous reste donc un monument saisissant qui n'a de porte que le nom.C’est en 1917 seulement que Léonce Bénédite, premier conservateur du musée Rodin, parvint à convaincre le sculpteur de le laisser reconstituer son chef-d’œuvre pour en faire réaliser une fonte, Rodin mourut avant de voir le résultat de tous ses efforts.Voir le musée Rodin : http://www.musee-rodin.fr/