François Kollar : les expositions universelles et reportages photographiques en Afrique

Une rétrospective sur ce grand photographe a lieu en ce moment au Jeu de Paume. Pour compléter la présentation de cet événement, voici quelques compléments.La collaboration aux expositions universellesSollicité pour l'approche affirmée dans « La France travaille », François Kollar collabore de 1937 à 1958 aux expositions universelles sur deux modes distincts. Lors de l'Exposition Internationale des Arts et Techniques de 1937, Edmond Labbé, le commissaire général de l'exposition, lui confie le soin de décorer avec ses photographies certains pavillons. Puisant dans ses archives, il réalise notamment une frise de 120 mètres de long sur le pavillon de la photographie et du cinéma placé sous la tour Eiffel. Il travaille aussi aux décors des centres de l'industrie, de l'électricité et de l'agriculture. Pour ce dernier décor, il travaille avec Charlotte Perriand avec qui il avait assuré la décoration du hall d'entrée et de salles de réunion du ministère de l'agriculture l'année précédente. En 1939, un gigantesque agrandissement d'un de ses portraits d'ouvrier décore le pavillon français à l'exposition universelle de New York.A l'instar du studio Baranger, Kollar participe en parallèle au livre d'or de l'Exposition Internationale de 1937.Il photographie Raoul Dufy peignant la Fée électricité au Palais de Tokyo, la construction des pavillons et les éclairages nocturnes. Il réalise aussi à cette occasion un reportage méconnu de quatre-vingt-dix vues à la chambre 18x24 du pavillon de l'Espagne républicaine  dont les circonstances de la commande restent mystérieuses. La même année, il consacre un intéressant reportage à l'exposition d'art catalan présentée au musée de Maisons-Lafitte. Au cours des années 1950, il photographie largement les Salons des arts ménagers présentant les dernières innovations technologiques aux parisiens qui se pressaient au Grand Palais puis au CNIT à la Défense. En 1958, il couvre l'exposition Universelle qui se tient à Bruxelles en Belgique, portant une attention particulière au pavillon français.Les grands reportages en Afrique occidentale françaiseChargé par l'Agence économique des colonies d'un grand reportage en Afrique Occidentale française , il réalise plus de 2000 prises de vue en 1951. Les reportages des années 1950 – comme celui de François Kollar accordent une place prépondérante aux réalisations industrielles ou sanitaires en cherchant à valoriser, selon le discours de l'époque, l'œuvre « civilisatrice » du colonisateur. Au moment où s'amorce la décolonisation, ces photographies répondant à un cahier des charges précis montrent une activité économique intense : port, construction, usine ou créateurs de mode éludant totalement la question des mouvements indépendantistes.Une partie de ces images de propagande est publiée dans AOF, les albums de l'Afrique occidentale française.