La nature morte selon Chardin

«Vous revoilà donc grand magicien, avec vos compositions muettes ! Qu'elles parlent éloquemment à l'artiste ! Tout ce qu'elles lui disent sur l'imitation de la nature, la science de la couleur, et l'harmonie ! Comme l'air circule autour de ces objets ! La lumière du soleil ne sauve pas mieux les disparates des êtres qu'elle éclaire. C'est celui-là qui ne connaît guère de couleurs amies, de couleurs ennemies !» : en 1765, Diderot salue ainsi Chardin, qui mène alors depuis près de quarante ans une carrière à part. De ce grand maître de la nature morte, célébré par ses contemporains et recherché par les princes de l'Europe, on sait peu de choses : une vie entière passée à Paris, consacrée à la peinture.Respectant tout au long de sa vie ce choix d'un genre tenu pour mineur au XVIIIe siècle, Chardin travaille lentement, peignant des petits formats, où, dans un univers clos, il représente ici de simples ustensiles de cuisine, là de sereines images de la vie quotidienne, des enfants sages occupés à leurs jeux, des mères attentives à leurs travaux du jour. Sous leur simplicité apparente, tous sont des chefs-d'œuvre.Voir aussiLe dossier sur la raie de Jean-Siméon CHARDIN (Paris, 1699 - Paris, 1779), réalisé par le Musée du LouvreL’alimentation aux XIXe et XXe siècles, Histoire par l'image