Né en 1593, glorieux en son temps, peintre de Louis XIII, Georges de La Tour sombra dans l'oubli dès sa mort en 1652. Pendant trois siècles, son œuvre et son nom furent oubliés. Il fallut attendre 1915 pour que des historiens d'art, parmi les plus célèbres de ce siècle, décident de rendre ses œuvres au peintre...Son art le rattache au caravagisme avec lequel il est peut-être entré en contact par l'intermédiaire des peintres hollandais de l'école d'Utrecht qui usent des mêmes effets luministes que lui. Ses tableaux représentent des scènes diurnes et des scènes nocturnes. Les premières sont traitées dans une lumière froide et claire, avec une écriture précise et rapide. Les nuits utilisent au contraire la lumière artificielle pour exclure la couleur, une tache de rouge vif venant seule d'ordinaire animer la gamme de bruns, et pour réduire les volumes à quelques plans simples qui ont fait prononcer le mot de cubisme. Les thèmes sont empruntés au répertoire caravagesque centrés sur des scènes religieuses et des scènes de genres. Mais au lieu de pousser ce répertoire vers le pittoresque, il ramène la peinture à l'étude exclusive de l'âme humaine. Ses tableaux sont restreints à ses données essentielles en excluant toutes anecdotes, décor, architectures, paysages et accessoires et son univers est sans doute parmi les plus dépouillés qu'aient jamais créé un grand peintre.Georges de La Tour a retrouvé désormais une place éminente dans l'histoire de la peinture française.Voir aussi Le Tricheur à l'as de carreau | Musée du Louvre | Paris Exposition "Georges de La Tour. Retour à la lumière", du 20 juin au 20 septembre 2015, musée départemental Georges de la Tour, Vic-sur-Seille. L’exposition montre, à partir des écrits de Dom Calmet en 1751, comment des érudits, archivistes et historiens de l’art des XIXe et XXe siècles ont tenté de résoudre l’énigme de la "disparition" du peintre vieille de deux siècles.
