A la conquête des cimes

Jusqu’au XVIIIe siècle les crêtes et les sommets des massifs escarpés sont considérés comme des territoires inaccessibles et inexplorés par la majorité des populations.La naissance de l'alpinisme a lieu au XVIIIe siècle. Cette activité est pratiquée par les premiers touristes, qui sont de très riches anglais occupant pour lieux de villégiature des sites aux pieds des sommets alpins.Pendant de nombreuses années, l’ascension du mont Cervin était considérée comme insurmontable. Pourtant, le 14 juillet 1865, Edward Whymper et trois compagnons avec les guides Michel Croz et Peter Taugwalder père et fils, parvinrent à atteindre son sommet. Durant la descente, quatre alpinistes firent une chute mortelle. La formidable ascension se transforma en tragédie, qui demeure une des plus grandes catastrophes de l’histoire de l’alpinisme.Le 20 septembre 1770, les frères Deluc, savants genevois, atteignent les premiers le sommet du mont Buet. On considère cette épopée comme la première ascension en haute montagne dans les Alpes.Le 16 août 1877, E. Boileau de Castelnau avec les guides Gaspard père et fils, réalisent la première ascension de la Meije. Le 8 août 1786, c'est la première ascension du Mont Blanc effectuée par Michel Paccard et Jacques Balmat. Ce nouvel exploit ouvre la voie à la conquête d’autres pics mythiques.Tous les grands sommets des Alpes sont maintenant conquis. C’est aussi le début de l’alpinisme sportif (dont l'alpinisme hivernal).Les « bourgeois éclairés » et aristocrates anglais surtout mais également allemands, autrichiens, suisses et français créent les premiers clubs alpins entre 1857 et 1874, d’abord en Angleterre (l'Alpine Club) puis en Suisse, en Italie, en Allemagne, en Autriche, en Pologne et enfin en France en 1874. Ces clubs définissent des usages en matière d’excursion, organisent les compagnies de guides, construisent des refuges, améliorent la qualité des hébergements, rédigent des notices scientifiques, inventent une littérature de voyage et réussissent ainsi à promouvoir, auprès de leurs contemporains, une forme de tourisme alpin à la fois cultivé et mondain.La démocratisation des clubs amène les bourgeois et aristocrates britanniques, à partir des années 1950, à explorer les autres continents et notamment les montagnes de l'Himalaya.Les moyens techniques utilisés jusqu’en 1975 (pitons, étriers, tamponnoirs, parfois même cordes fixes...) permettent de gravir des dalles rocheuses ou des surplombs dénués de prises. Les grandes ascensions réalisées à ce moment-là sont les « directissimes », voies qui suivent les lignes les plus rectilignes, à l'aplomb du sommet. Au cours de cette période, l'objectif des pratiquants est essentiellement la réalisation de courses en haute montagne.Dans les années 1970, la démocratisation de l'alpinisme ouvre le début d’une nouvelle ère avec les progrès de l’escalade glaciaire et de l’escalade libre, les nouveaux matériels, l’entraînement sportif… Pour augmenter les difficultés, les alpinistes tentent des hivernales (ascensions réalisées en hiver), des solos (ascensions réalisées seul, souvent auto-assuré), des enchaînements (réalisations de plusieurs voies de suite). Certains grimpeurs tentent même de combiner les trois pratiques en réalisant en solo, l’hiver, l’enchaînement, par exemple, des faces Nord les plus emblématiques des Alpes : les Grandes Jorasses, le Cervin, l’Eiger…A découvrir aussi :La fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM)La fédération française de la montagne et de l'escalade (FFME)