La Bretagne maritime est sans nul doute l’un des thèmes les plus prisés par les éditeurs de cartes postales au début du 20e siècle. De nombreuses scènes sont photographiées et éditées, parfois sous formes de séries, montrant toutes les étapes de travail comme celles sur les conserveries. Pêcheurs, Penn Sardin, goémoniers, paludiers, fileyeuses, charpentiers de marines, sauveteurs sont ainsi autant de métiers que les photographes ont su immortaliser à cette époque. Différentes activités vont se développer sur les côtes bretonnes : la pêche côtière bien sûr mais aussi celle au long court consacrée à la morue, au thon et à la sardine, poisson emblématique du littoral breton au début des années 1900.Plus de 20 000 marins, soit la moitié de la population maritime, vivent en effet de cette pêche. A cela, il faut ajouter les ouvrières dans les conserveries. Ces usines vont marquer un tournant dans les habitudes alimentaires, car le poisson jusque là réservé à la population du littoral, peut alors être exporté loin des côtes grâce au développement du chemin de fer. L’ostréiculture, les marais salants, la conchyliculture, la récolte du goémon, les chantiers navals… font également travailler des milliers de Bretons.Les conditions de travail sont souvent très pénibles : la mort et les crises sont ainsi le quotidien des pêcheurs et de leur famille. Naufrage, noyade, blessure, maladie, disparition de bateaux, violence, alcoolisme et même le scorbut font que la mortalité chez les marins est quatre fois plus élevée que chez les mineurs de charbon.A terre, pour palier à cette vie de labeur, des aides et des organisations solidaires apparaissent : abris du marin, société de sauvetage en mer, paie des veuves…Dans cette Bretagne fortement christianisée, de nombreux rites et pardons sont aussi organisés avant le départ pour les campagnes de pêche. Aucun équipage ne part sans participer à la procession et reçu la bénédiction de l’évêque ou du clergé local.Toutefois, la carte postale n’est pas le seul témoin de la rudesse de la vie des pêcheurs et de leur famille ; la peinture avec Cottet ou Guillou, la littérature, le théâtre et l’art populaire se sont aussi beaucoup inspirés du monde maritime.Le Cartopole, musée de la carte postale créé en 1996 et situé à Baud dans le Morbihan, possède un fonds important de cartes postales, que vous découvrirez dans la base de données Cartolis, référencée dans le moteur "Collections".