Parcelles de liberté, les jardins ouvriers

Aujourd’hui « jardins familiaux » ou « jardins associatifs », les jardins ouvriers voient le jour à la fin du XIXe siècle, sous l’impulsion notamment de l’abbé Jules-Auguste Lemire. A la fois homme politique influent (il est député-maire d’Hazebrouck) et prêtre du diocèse de Cambrai, il crée en 1896 la Ligue Française du Coin de Terre et du Foyer.L’idée des « jardins ouvriers » est la mise à disposition de parcelles de terrain aux ouvriers et à leurs familles. Sa visée est multiple : de l’ordre de l’hygiène, par la possibilité qu’elle donne aux familles de s’aérer ; de l’ordre de la santé, en cherchant à améliorer les conditions de vie par une alimentation plus équilibrée ; de l’ordre de la morale, en cherchant à détourner les pères de famille du chemin des cafés et des estaminets.Un document édité par la ligue dans les années 1920 [à retrouver dans l’ouvrage cité ci-dessous] expose qu’«Au Jardin l’ouvrier trouve :1° Une occupation saine des loisirs que lui laisse la journée de huit heures. (Le jardin tue l’alcoolisme).2° Un moyen de combattre la vie chère : Un jardin de 200 mètres rapporte à l’ouvrier 500 francs de légumes frais : le montant de son loyer.3° Une occasion de passer ses heures de repos en famille : Le jardin et son complément, la tonnelle, sont la maison de campagne de l’ouvrier. »Forte de son passé industriel - rappelons qu’elle fut la capitale du textile -, la ville de Roubaix conserve l’empreinte de la culture ouvrière. Aussi la BNR (bibliothèque numérique de Roubaix), plate-forme de consultation des documents patrimoniaux issus des structures culturelles de la ville, propose-t-elle un corpus de cartes postales sur les jardins ouvriers. Les documents et expositions virtuelles proposées par la BNR sont référencés par le moteur « Collections ».Ressources : Cabedoce Béatrice et Pierson Philippe (dir.), Cent ans d’histoire des jardins ouvriers : 1896-1996 La Ligue Française du Coin de Terre et du Foyer, éd. Créaphis, 1996.