Les jardins à la Renaissance

Aborder le thème du jardin à la Renaissance, et ne poser d’abord que l’éventuelle influence de l’Italie dans la transmission de modèles et leur réception outre-monts, procéderait d’une vision erronée. Si Louis XII confie l’aménagement des jardins au napolitain Pacello da Mercogliano, ceux-ci allaient faire l’admiration des Italiens : en 1512, appelé par le marquis François Gonzague pour travailler à la création d’un jardin près de Mantoue le jardinier Giulio Cesare Martinengo se proposait de s’inspirer de ceux de Blois.  Croisements d’influences, circulation des hommes et des modèles, diffusion des livres imprimés, le jardin devient bien au XVIe siècle un topos du discours, qui s’enrichit aussi d’une pratique dont la redécouverte des sciences ou des conditions de nature ordonne la composition.  Des parcs, jardins d’agrément et de plaisir du Moyen Age, aux  jardins construits du XVIe siècle avec leur ordonnance géométrique, des jardins  des simples à ceux des plantes, l’environnement rural ou urbain, celui des châteaux ou des grandes demeures patriciennes, sera contraint par cet aménagement de l’espace.  Avant le XVIe siècle, l’appréhension des dispositions de ces jardins n’est permise qu’à travers la conservation des comptabilités de chantier et de manière indirecte par les miniatures. Mais l’archéologie des jardins permet de proposer une interprétation complémentaire sur l’aménagement des sols et des structures, les rapports à l’hydraulique et de questionner encore les processus de recréation des jardins renaissants du XIXe siècle à nos jours. Plusieurs lieux protégés au titre des Monuments Historiques évoquent cette grande période que fut la Renaissance dans l’histoire du jardin français.  Un colloque international d'études humaniste : fabrique et usages du jardin du XIVe au XVIIe siècle, a eu lieu à Tours du 28 juin au 2 juillet 2010.