Les carolingiens

Les carolingiens forment une dynastie de rois francs qui régnèrent sur l'europe occidentale de 751 jusqu'au Xe siècle. Le terme carolingien est dérivé de Carolus qui désigne à la fois « Charles » Martel et son petit-fils, « Charlemagne ».Le règne des Carolingiens : l’empire d’Occident retrouvé et perduLes successeurs des MérovingiensLes Carolingiens, dynastie fondée par la famille des Pippinides, règnent sur l’Europe occidentale des années 750 jusqu’à la fin du Xe siècle.Prenant appui sur l’Église de Rome, leur pouvoir est marqué par la réalisation de la quasi-unité de l’Occident chrétien sous Charlemagne, sacré empereur d’Occident en 800, et par de grandes réformes entreprises par Pépin le Bref, poursuivies et amplifiées par Charlemagne, dans les domaines religieux, administratif, législatif et éducatif. Cette véritable restauration de l’État s’appuie sur des lettrés et savants chrétiens, conseillers de l’empereur. Nommés à des postes clés, ils seront les artisans de ce qu’on a appelé la « Renaissance carolingienne », voulue par Charlemagne, qui s’épanouit sous son règne et ceux de son fils Louis le Pieux et de ses petits-fils. Les successeurs de Charlemagne auront du mal à conserver l’empire dans ses limites, son unité et son intégrité. En transmettant de son vivant son titre d’empereur à son fils aîné et en le faisant son héritier principal, Louis le Pieux tente de rompre avec la tradition franque de l’héritage (répartition égale du royaume entre les fils), génératrice de déchirements fratricides. Mais il échouera. Le traité de Verdun (843) partage l’empire entre les petits-fils de Charlemagne et met fin au grand rêve d’unité.Une brève reconstitution théorique de l’empire apparaîtra sous Charles III le Gros, qui sera empereur d’Occident quelques années (881-887).La Renaissance culturelle carolingienneUne place essentielle à l’écritLe renouveau, qui prend toute son ampleur sous Charlemagne, débute avec la réforme religieuse entreprise par Pépin III le Bref, entraînant la fondation d’abbayes qui deviendront des foyers culturels importants.La réorganisation des institutions engagée par Charlemagne donne une place essentielle à l’écrit : l’empereur gouverne en émettant des capitulaires, diffusés dans tout le pays par ses envoyés (les missi dominici) qui en surveillent l’application ; la restructuration de l’enseignement passe par la révision des textes sacrés et la redécouverte de textes anciens. Les livres se multiplient et participent à l’épanouissement de la création artistique. Charlemagne et ses successeurs passent commande de manuscrits de luxe, qui viendront enrichir leurs trésors et ceux des églises. Dirigés par de grands personnages érudits venant de toute l’Europe, ces lieux de production de manuscrits — monastères, cathédrales, ou palais — vont constituer des foyers intellectuels et artistiques, développant leur esthétique propre, tout en s’influençant les uns les autres.Les œuvres circulent d’un centre à l’autre, diffusant la culture carolingienne, fondement de la culture du Moyen Âge et de la civilisation européenne.Le renouveau artistique s’observe dans tous les domaines : peinture murale, mosaïque, sculpture, orfèvrerie, architecture. On peut encore en admirer un témoignage dans l’église de Germigny-des-Prés, construite à l’initiative de Théodulfe, évêque d’Orléans, avec la mosaïque de l’abside orientale, composée sur place en 805, qui représente l’Arche d’Alliance.À la fin du IXe siècle, privée du soutien royal, cette intense activité créatrice déclinera, tandis que les invasions normandes porteront un coup fatal à de nombreux centres..Voir l'exposition virtuelle de la BnF sur les trésors carolingiens