Expositions universelles et expositions coloniales

Une part des expositions universelles constitue un sujet photographique en soi. Dès l'Exposition de 1867, des photographes obtiennent des commandes du commissariat général de l'Exposition : ces photographies permettent de garder la trace de ses événements éphémères. Le photographe Mieusement va photographier les monuments en cours de restauration pour l'Exposition de 1878. Les architectes perçoivent rapidement dans la photographie un moyen de documenter et de mettre en valeur leur réalisations. L'Exposition de 1900 présente une rétrospective de l'œuvre de Félix Nadar et son atelier réalise le portrait de plus de deux mille exposants. A partir de l'Exposition coloniale de 1931, avec l'essor de la presse illustrée, les photographes professionnels fournissent aux magazines les images d'un empire colonial au faîte de sa puissance. Quand 1937 clôt le chapitre des expositions internationales parisiennes, la photographie y occupe une place essentielle. Le pavillon Photo-ciné-Photo est décoré d'une frise conçue à partir des clichés de François Kollar : 1937 consacre le « triomphe du photomontage ». Les Archives photographiques conservent une commande consacrée aux pavillons et aux objets d'arts présentés lors de l'Exposition internationale des arts décoratifs de 1925. A cette occasion, Thérèse Bonney commence à photographier les salons d'arts décoratifs et collabore avec des périodiques français et américains. Nombre de ces photographies ont également eu pour objet une large diffusion commerciale. Faucher Gudin « dessinateur-illustrateur », s'adresse en ces termes à Mme Albin-Guillot en janvier 1938, à propos de clichés de l'exposition de 1900 qu'il souhaite vendre aux Archives photographiques : « J'avais pris les clichés de l'exposition pour éditer une collection de cartes postales ». Le département de la photographie de la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine met en ligne une visite guidée intitulée  Expositions universelles et expositions coloniales, Paris 1889-1937, Marseille 1906. Les fonds photographiques contiennent des ensembles relatifs aux expositions universelles et coloniales qui éclairent ces moments forts qui ont ponctué la vie culturelle française de 1855 à 1937. Cette visite guidée est également une incitation à découvrir la photographie associée à l'Exposition internationale des arts décoratifs de 1925 à des expositions universelles organisées hors de France : Milan (1906), Glasgow (1901), Turin (1902).