L'Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris

 Le catalogue informatisé de l'École des beaux-arts a été intégré dans le moteur « Collections » du ministère de la Culture. Le chercheur ou l’amateur verront donc s’ajouter aux réponses venues des collections des musées et des monuments historiques des notices d’un ton particulier.Les œuvres des artistes représentées à l'École des beaux-arts, outre leur signification dans l’histoire de l’art classique, racontent toutes un épisode de l’histoire de l’institution. Bien entendu, c’est souvent la jeunesse des artistes célèbres qui est ainsi illustrée : œuvres scolaires (Ingres), prix récoltés lors de leurs études, productions irrévérencieuses (fonds du bal des Quat’zarts, qui a donné son nom au catalogue informatisé aujourd’hui versé dans le catalogue du ministère), souvenirs du voyage en Italie accordé aux lauréats du Grand  prix de Rome (l’architecte Ch. Garnier). Les débats internes à l'École expliquent que les œuvres semblent s’affronter en fonction des modèles proposés par les uns, refusés par les autres : Raphaël contre Rembrandt, les moulages contre les paysages, l’idéalisme du dessin contre le réalisme anatomique (Houdon) prolongent les antagonismes des Romantiques et d’Ingres, des partisans de l’art de Phidias et des tenants de la décadence, de l’académisme et des arts appliqués (fonds asiatique, dessins d’ornement…).L’histoire des bâtiments de l'École a considérablement marqué la nature des collections : les restes médiévaux et renaissants du  Musée des monuments français d’Alexandre Lenoir, qui était situé précisément là où se trouvent aujourd’hui les murs de l'École, ont été complétés au XIXe siècle par des vestiges d’hôtels parisiens détruits et par une documentation topographique qui avec le temps fait figure de musée de l’histoire parisienne (photographies de Marville et d’Atget). A cette collection d’antiquaires érudits répond une bibliothèque de manuscrits raffinés issue de la donation de Jean Masson (1925) qui fit entrer l’art du Moyen-Âge et de la Renaissance dans les collections.L’histoire administrative et politique a fait de ces collections un petit condensé de trois siècles de gouvernement de la France : les morceaux de propagande de l’Académie royale ont laissé la place, au XVIIIe siècle, à des œuvres inspirées par le libertinage de Boucher, sous la Révolution, à l’iconographie révolutionnaire des républiques antiques, au XIXe siècle à des œuvres témoignant de préoccupations sociales (Rouault) plus qu’à la production des salons bourgeois (Winterhalter). Les donateurs d’alors, dont Victor Schoelcher, His de la Salle, Joseph Lesoufaché, Prosper Valton considéraient les galeries de l'École comme un musée de la république.Voir sur la toile :Base Cat'zArts